samedi 1 février 2014

Escale à Kuala Lumpur - suite

Une fois Thaipusam passé, j'en ai profité pour visiter un peu Kuala Lumpur. Soyons honnête, la ville est plutôt laide. D'un côté, un quartier avec des tours super modernes, dont les fameuses Petronas, de l'autre, des restes d'architecture coloniale britannique, des constructions de béton, des cabanes en bois... Aucune unité, beaucoup de contrastes, mais un vrai multiculturalisme et des habitants très sympas. 

Je suis ainsi passée du quartier Chinois au quartier Indien tout en visitant la mosquée nationale, qui promeut un message modéré, et le musée des arts islamiques dont la collection vaut le déplacement, ne serait-ce que parce qu'elle fait la part belle à l'Asie, ce qui est plutôt rare dans nos pays. Indiens, Tamouls, Chinois, Malais, Bouddhistes, Musulmans, Hindous... Ce n'est pas en quatre jours qu'on approfondit une telle problématique, mais les différentes ethnies et religions semblent aujourd'hui cohabiter pacifiquement (les dernières émeutes remontent au 13 mai 1969). Certains se présentent comme "nés Chinois", d'autres ne savent plus trop d'où ils viennent.  

- la voyageuse : "are you born chinese?"
- un vendeur du quartier chinois : "No. I come form the North of Malaysia. Well, from the South of Thailand. I used to live in different places". 
- la voyageuse : "So, who are you?"
- un vendeur du quartier chinois : "I don't know!" (rire)... "a mix!"

Je suis aussi allée de rencontre en rencontre ce jour-là. Une vendeuse chinoise a fermé sa boutique pour me montrer les rares échoppes du marché central qui vendaient de l'artisanat authentique et non des produits importés de Chine et de Thaïlande (en même temps, les sandales que je lui ai achetées m'ont duré dix jours...). Deux Malaisiens de Bornéo m'ont invité à partager une bière alors que je venais de me poser en terrasse et l'après-midi s'est achevée dans les rires en leur compagnie et celle d'une petite grand-mère qui s'était jointe à nous en attendant son fils. C'est elle qui m'a recommandé le Skybar, un endroit assez branché d'où l'on a une vue sur les tours Petronas. Puis c'est un Chinois qui m'a conseillé de rejoindre les grottes de Batu pour la cérémonie de minuit et un couple de grands-parents indiens qui se sont arrêtés pour m'y emmener en taxi, en me mettant en garde contre les chauffeurs de taxi qui ne manqueraient pas de me proposer cinq fois le prix d'une course ce soir-là (sauf eux). Ils m'ont raconté le festival, les offrandes et m'ont donné de nombreux conseils tout en me laissant leur numéro de téléphone au cas où. Quel bonheur de renouer avec des relations humaines désintéressées !

Deux choses m'ont aussi marquée, en visitant Kuala Lumpur. La première me fait sourire et me rappelle la course que la Corée du Nord et la Corée du Sud se sont livrées pour hisser leur drapeau plus haut que l'autre dans la zone démilitarisée jusqu'à ce que l'une des deux arrête, c'est le nombre de "plus grand au monde" que la Malaisie s’enorgueillit de posséder: le plus grand porte drapeau, les plus grandes tours jumelles (on peut monter au 86ème étage) et j'en passe. La seconde fait réfléchir : en visitant les tours Petronas, on peut visionner un film sur le peuple malaisien présenté comme "dynamique, compétent, créatif, innovant, entreprenant,..." Quel contraste avec la France et sa morosité! De ce point de vue, je dois dire que le pays ne me manque pas du tout. La famille et les amis, oui, bien sûr, mais la France, sa crise, ses politiques et son moral en berne, non. Du coup, un pays qui porte un discours tourné vers l'avenir, en faisant preuve d'optimisme et en ayant foi dans ses atouts, ça fait du bien. C'est sans doute plus facile pour un pays jeune en plein développement, mais c'est aussi un état d'esprit.

En conclusion, la Malaisie semble être une super destination pour ses habitants et son mélange de cultures. Après avoir envisagé la partie malaisienne de Bornéo, j'ai décidé de la garder pour une prochaine fois, histoire d'avoir le temps d'organiser une plongée à Sipadan. Il me restait quinze jours avant de quitter l'Asie du Sud-Est et je n'avais pas encore vu les temples d'Angkor... J'ai donc craqué pour un billet pas cher pour le Cambodge, d'où je vous enverrai les prochaines nouvelles. 






2 commentaires:

  1. 2 jours en Malaisie, comment as-tu osé ?! Il y a quelques îles dans ce pays qui sont de véritables paradis sur terre. Ceci dit, tu as peut-être déjà eu ta dose. Demain on a séminaire. Je te rappelle pas dans quel état t'en as fini quelques-uns ! Bonne route, écris un peu plus, c'est toujours sympa de te lire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est la saison des pluies sur la côte Est en ce moment, du coup, les îles Perhentian ne sont pas accessibles, si c'est à elles que tu penses. Et vu que j'ai déjà passé dix jours sur un atoll et quinze jours sur une île face à un volcan, je suis passée à autre chose. Pour le séminaire, je vois absolument pas de quoi tu parles... (je nierai tout en bloc). J'imagine que comme d'hab, vous avez une mission le lendemain à 8 heures (un moyen comme un autre de tester la résistance des rédacteurs en toute circonstance). Buvez un verre à ma santé, je trinque à la votre depuis mon île sur le Mékong !

      Supprimer