mardi 16 septembre 2014

Lorsqu'une oeuvre résonne en vous

Il y a bientôt quatre mois, j'entrais dans une petite galerie de Melbourne, où une artiste, Efrossini Chaniotis, exposait ses œuvres.

C'était mon dernier jour dans l'hémisphère Sud, le dernier jour de mon premier grand voyage, et j'y ai trouvé l'écho de ma propre aventure. 

Cette oeuvre a résonné en moi comme si elle avait créée pour que nous nous rencontrions là, à cet instant.

Comme une conclusion poétique à ces neuf mois de voyage, à la fois simple, belle et juste. Elle peut sembler naïve, mais elle sonnait si vrai...  

Depuis longtemps, j'avais envie de vous la faire partager, en voici quelques extraits.


Once upon a time, there was a girl...

... who looked up at the sky a lot.




One day, a star came down to take a closer look at her.


It sangs her songs of sunrises and sunsets...









...and with this, it entered her heart...



...and decided to stay a while.









mercredi 11 juin 2014

Le voyage continue

Me voici de retour à Paname à l'issue d'un voyage de neuf mois qui m'a menée jusqu'en Nouvelle-Zélande, vers une période de légèreté et de bonheur inattendue.

Par où commencer? D'abord, un grand merci à ma famille (notamment, de m'avoir supporté dans tous les sens du terme avant le départ!), aux amis pour leur soutien, à tous ceux qui m'ont suivie et laissé des petits mots, à Trid pour ses nombreux conseils envoyés depuis son périple en Afrique, ainsi qu'à toutes les personnes rencontrées sur la route, à celles qui m'ont accueillie et à mes compagnons de voyage.

Ensuite, je n'allais pas vous laisser sur cette histoire de taxi. Elle aura au moins eu le mérite de faire rire une amie! Et comme l'a souligné une autre personne, il y a aussi des gens sympas en France. Voici donc un petit bilan pas très pratique, mais très sincère.

*

Je suis partie en quête du monde, de rencontres, de beauté et de moi-même. Avec une soif de découverte que je pensais inextinguible. De Saint-Pétersbourg à Tokyo par voie terrestre et maritime, j'ai commencé à en éprouver toute la diversité et je m'en suis enivrée. Au point d'avoir la gueule de bois au Japon ; je me souviens avoir pensé: "je suis au pays du soleil levant. Certes... Et alors?". Au rythme trop rapide d'une traversée pourtant voulue, tout commençait à se valoir. J'ai ralenti et me suis échouée par erreur à Bali, où le blues m'a saisie, plongeant ses racines dans la fatigue accumulée. Je ne regrette rien: ça fait partie du voyage.

J'ai dormi. J'ai fait de nouvelles rencontres. J'ai exploré de nouveaux mondes, ceux des fonds marins et de l'esprit. Jusqu'à ressentir à nouveau, progressivement, l'envie d'aller de l'avant. J'ai repris ma route, doucement, au hasard de mes envies, d'une phrase, d'une réservation d'avion qui n'aboutit pas et vous mène ailleurs, de l'Indonésie à la Nouvelle-Zélande, en passant par Kuala Lumpur et le Cambodge.

Et tout est allé crescendo. Depuis le début de l'année 2014, j'ai éprouvé un sentiment de reconnaissance quasi quotidien. Devant la beauté de la nature, après une rencontre de hasard, une idée saisie au vol, face à la gentillesse d'un étranger, au partage, à la complicité et à la créativité nées de la rencontre de personnes qui se connaissaient à peine quelques jours auparavant... Cette chance, je me la suis donnée, mais je me suis souvent sentie privilégiée de faire l'expérience d'une telle liberté.

La première question que l'on me pose est "alors, le retour, pas trop dur?". Il y en a pourtant tellement d'autres... Alors non, le retour n'est pas dur, sincèrement. Il implique bien quelques petits arrangements et je me demande combien de temps ça va durer, mais je suis heureuse et j'ai bien l'intention d'entretenir cette lumière. On me sourie même spontanément dans les rues de Paris, c'est dire!

Car j'étais prête à rentrer, avec l'envie et le besoin de revoir mes proches.

Parce que j'ai réalisé l'un de mes rêves.

Et parce que ce voyage, il est aussi intérieur. Il  m'a mené vers la légèreté, la joie et la confiance, de la voix de la raison à celle du cœur, à l'écoute de mon instinct, et il continue à me porter vers l'autre, à la découverte du monde. C'est aussi un état d'esprit. On revient avec un autre regard.

Pour moi, le voyage est donc loin d'être fini: c'est un nouveau départ.

dimanche 1 juin 2014

Bienvenue en France!

Samedi 17 mai 2014, Melbourne, 23 heures. L'avion prend son élan sur le tarmac et décolle dans la nuit australienne. 14 heures de vol plus tard, du zapping entre des dizaines de films, la tête qui tombe de sommeil, me voici à Doha, au Qatar, entre mer et désert. S'ensuivent 8 heures d'attente dans un aéroport peuplé d'émirs, d'indiens et de voyageurs de différents coins du monde...Dimanche 18 mai, Doha, 14 heures, l'avion prend son élan sur le tarmac et décolle dans la chaleur écrasante du désert. 7 heures de vol plus tard, j'atterris à Charles de Gaulle, à Paris. 

Il fait beau, l'air est léger. 
C'est aussi le cœur léger que je pose le pied en France, le sourire aux lèvres. 
Je suis bien.

Ça, c'était jusqu'à ce que je renoue avec les chauffeurs de taxi parisiens...

*

"Tu verras, c'est pas loin, prends le taxi!" m'avait dit mon ami. Insouciante, je lui fais confiance, oubliant qu'il ne conduit jamais. J'évite les "taxis, taxis!" murmurés sous le manteau à l'arrivée (visiblement, les taxis officieux ne sont pas l'apanage des pays asiatiques) pour rejoindre la file d'attente des taxis officiels. 

Un homme élégant dans la force de l'âge m'ouvre la porte de son carrosse.
Moi: "Je vais à Domont, vous connaissez?"
Lui: "Si je connais?! Ça fait 39 ans que je fais ce métier, Mademoiselle! On prend l'A85 et l'A15, vous êtes d'accord?"
... 
Après neuf mois de vadrouille autour du monde, j'avoue que le sujet m'échappe un peu. 
Moi: "Je vous fais confiance. Mon ami m'a dit que ce n'était pas loin".
Lui: "Pas loin, pas loin... C'est quand même dans le Val d'Oise!"
Une légère alarme s'allume dans la nébuleuse de mes souvenirs sans pour autant parvenir à percer la brume épaisse qui recouvre mon passé parisien. Je décide de lui faire confiance.

Nous quittons l'aéroport, prenons la route et le compteur monte rapidement... 

Moi: "Vous êtes sûr de vous? Parce qu'il m'a vraiment dit que ce n'était pas loin".
Lui: "Mais oui. D'ailleurs, il y a l'usine Singer à Domont, vous êtes d'accord?"
Moi: "euh.... si vous le dites".

Soudain, après une heure de route et à la faveur d'une sortie, le panneau "Ermont" apparaît devant nous. Silence consterné... 
Lui: "J'ai confondu Ermont et Domont ! Je suis navré! Je m'en veux, si vous saviez!"
Moi, bonne âme: "C'est pas grave, ça arrive. Du moment qu'on finit par rejoindre Domont..."

Me voici saisie d'un doute : c'est bien d'être compréhensive, il a l'air de sincèrement s'en vouloir et ce n'est pas donné à tout le monde de voir le coucher de soleil sur Paris, comme il le souligne lui-même, mais après trente heures de voyage et douze heures de décalage horaire, j'aurais préféré voir le sourire de mon ami plutôt que la lumière du couchant sur la tour Eiffel. Je commence à lui en vouloir...

Le silence se fait. 1 heure 45 plus tard (au lieu de 30 minutes), nous arrivons à bon port. Et si nous arrivons à bon port, c'est parce que je sais lire un plan (on lui a volé son GPS, à mon chauffeur de taxi). Une dame blonde nous fait signe: "Anne, c'est ça? C'est ici. Votre ami est à l'hôpital mais vous pouvez entrer". A l'hôpital?! "Oui, il est parti il y a dix minutes"...

Il me faut d'abord régler la course. N'ayant pas demandé à passer autant de temps dans son taxi, aussi confortable soit-il, je décide de négocier. Habituée à l'Asie où l'on commence bas pour trouver un compromis, je lance: "A votre place, je ferais un geste commercial. Je crois même que j'offrirais la course". Moins habitué à l'Asie, mon chauffeur de taxi, se méprenant sur mon intention, se transforme, tel Hulk : adieu, échanges sympathiques et anodins, bonjour, intimidation verbale et physique. Il hausse le ton : "vous allez me payer 40 euros, point! Déjà que je vous fais grâce du détour par Ermont!" (comment dire...c'est un peu la moindre des choses...). Normalement, c'est 50, je vous fais moins 10 euros". 

Comme saisie d'un doute sur ses compétences, je rétorque : "C'est vous qui le dites. Je préfère vérifier le kilométrage sur Internet" et m'apprête à rentrer dans la maison pour mettre mes propos en application. 
Lui: "Si c'est comme ça, je garde votre sac. Je suis prêt à attendre trois heures s'il le faut!". 
J'ai bien l'intention de revenir le voir, mais il en a l'air moins certain... Ce qui ne m'empêche pas de le contredire:
Moi:"Pas question que je vous laisse mon sac!"
Lui:"Je le prends!"
Moi: "Non!"
Lui: "Si!" 
Moi:"Non!" 
Lui: "Si!"
Moi: "Non!"
Lui: "Si!" 
etc., etc., etc.,... en un beau crescendo. 

Faute de crier plus fort, je finis néanmoins par le lui laisser. Je rentre dans la maison et vérifie le kilométrage (26), multiplié par le tarif C (1,54), ce qui fait 40 euros. Je reviens: "J'ai vérifié. Le prix devrait être de 40 euros. Donc si vous me faites un prix, comme vous dites, je devrais vous payer 30". Il hurle: "déjà que j'ai attendu 15 minutes! Puisque c'est comme ça, j'emmène votre sac au poste de police!" et de traîner mon fidèle compagnon sur le bitume. Révoltée par le traitement qu'il lui inflige, je rétorque : "Et moi, je relève votre plaque d'immatriculation!".

De guerre lasse et malgré tout consciente de notre ridicule, je finis par lui donner la somme qu'il réclame. Je reprends mon sac, lance "Je ne vous remercie pas!" et rentre d'un pas décidé... Une fois à l'abri de la maison, je me laisse choir sur une chaise, bouleversée par toute cette tension, surprise par tant d'agressivité et par ma propre réaction : "Bienvenue en France!" me dis-je...

*


Épilogue

Mon ami va mieux. Ironie du sort, il était hospitalité à Eaubonne, à côté d'Ermont...

La voisine (la dame blonde) était heureuse d'avoir un peu d'animation : "mon fils est sorti, mon mari parle pas, j'ai pas d'amis, pas de famille... alors vous comprenez, je passe mes soirées ici". 

Maintenant, cette histoire me fait bien rire... Pauvre chauffeur. 

Moi qui était revenue si zen de mes neuf mois de voyage, la France me rappelle en moins de deux heures que rien n'est gagné! Le travail de toute une vie...

jeudi 29 mai 2014

Melbourne transition

Sur le chemin du retour, j'ai fait étape en Australie, à Melbourne, chez des amis rencontrés sur la route. J'avais passé quelques jours à Sydney à l'aller, sans être réellement conquise. Certes, on y trouve :

le fameux opéra


les montagnes bleues à une heure de train: 



et de drôles d'oiseaux en pleine ville


... mais à mes yeux, Sydney reste avant tout une grande ville à l'américaine.

Melbourne, en revanche, m'a rapidement séduite. Située en bord de mer, elle garde des restes d'architecture victorienne mêlés à la modernité la plus récente. On y trouve des quartiers avec leur propre identité, certains d'affaire, d'autres bohèmes, d'autres d'immigration (Chinatown, Italien...). En flânant dans ses rues ou à la descente d'un tramway, on peut tomber sur un concert, une impro, quelques notes de musique, une mélodie... Les musiciens y sont nombreux, dans la rue comme dans les salles et les bars. C'est une cité internationale et multiculturelle. En dépit de ses 4 millions d'habitants, on s'y sent bien et on peut facilement y passer une semaine, entre la great ocean road pour les excursions, la plage (Saint-Kilda, Brighton...), les montagnes alentours, et la ville elle-même: déambuler dans China Town, arpenter le Queens Victoria's Market, découvrir l'art australien, aborigène et occidental, parcourir les galeries, bars et restaurants... Ajoutez à cela une cuisine du monde entier (afghane, italienne, chinoise, africaine, européenne, bretonne...), et l'on comprend qu'elle soit classée parmi les villes les plus agréables à vivre. 




Bye bye, l'Australie, l'hémisphère Nord a fini par m'appeler, à la faveur de l'été...





dimanche 11 mai 2014

Contes et légendes des terres lointaines d'Aotearoa - pour tous ceux qui ont gardé un sens du merveilleux

Aotearoa ou le nom maori de la Nouvelle-Zélande: "le pays du long nuage blanc". Venus des îles polynésiennes du Pacifique en pirogues, les Maoris sont les premiers à avoir peuplé ces terres à partir du 8ème siècle, jusqu'alors vierges de la présence des hommes. Ils ont leurs propres traditions, des mythes fondateurs ainsi que de nombreux contes et légendes. J'ai choisi de partager avec vous celui qu'un Kiwi m'a raconté un soir, à Oamaru, alors que je venais d'arriver à Aotearoa...










Māui et le poisson géant




"Māui rêvait du jour où il pourrait aller pêcher avec ses grands frères...

A chaque fois que ces derniers rentraient de la pêche, Māui demandait: "la prochaine fois, je peux venir avec vous?".

Mais ses frères trouvaient toujours une excuse: "non, tu es beaucoup trop jeune pour venir pêcher avec nous" ou encore "Nous avons besoin de tout l'espace du Waka* pour entreposer les nombreux poissons que nous attrapons."

"Je me ferai tout petit, c'est juré, et je ne vous créerai pas de problèmes" tentait d'argumenter Māui.

L'aîné de ses frères répondait: "tu es si maigre qu'on pourrait te confondre avec un appas et te jeter par dessus-bord pour nourrir les poissons".

Ces propos mettaient Māui en colère: "je leur apprendrai, se disait-il à lui-même, je leur prouverai à quel point je suis doué".

Māui conçut un plan secret pour démontrer qu'il était un grand pêcheur. Une nuit où il était seul, il commença à tisser une ligne de pêche dans du fil de lin. Tandis qu'il tissait, il récita un vieux karakia* pour donner de la force à son filet.

Lorsqu'il eut finit, Māui pris un os maxillaire que son ancêtre Murirangawhenua lui avait donné et il l'attacha soigneusement à sa ligne.

Au petit matin, Māui pris sa ligne de pêche et se dissimula dans la coque du canoë de ses frères.

Lorsque les frères de Māui poussèrent le canoë dans la mer, ils remarquèrent une légère différence. 

"Le canoë est beaucoup plus lourd, ce matin, tu es sûr que tu m'aides?" dit l'un.
"Je pense que tu as mangé trop de Kumara***!" dit un autre.
"Arrêtez-vos querelles et montez à bord!" dit l'aîné.

Aucun des frères ne remarqua Māui, caché dans la coque.

Lorsque Māui les entendit lever l'ancre, il sut qu'ils étaient déjà trop loin de la terre pour faire demi-tour. Il révéla alors sa présence à la plus grande surprise de ses frères.

"Quoi!"
"Qu'est-ce que tu fais là?"
"Tu nous as piégé!"
"Pas étonnant qu'on n'ait attrapé aucun poisson!"

Les frères étaient en colère contre Māui, mais ce dernier prit la parole:

"Je suis venu pêcher parce que Murirangawhenua m'a dit que je deviendrai un grand pêcheur. Jetez vos lignes à la mer pendant que je récite mon karakia et vous attraperez plus de poisson que vous n'en avez jamais eu".

Māui commença son Karakia.

Les frères jetèrent leurs lignes à l'eau et commencèrent immédiatement à attraper des poissons. Ils les tiraient l'un après l'autre dans leur waka. Celui-ci fut plein en un rien de temps et les frères se félicitèrent de leur prise: "Nous sommes les meilleurs pêcheurs au monde!" se congratulèrent-ils.

"Maintenant, c'est mon tour", dit Māui.

Les frères se mirent à rire lorsqu'ils le virent sortir sa ligne de pêche de son sac.

"Tu auras de la chance si tu attrapes une algue avec ça!"
"ou même un morceau de bois!"

Les frères n'en pouvaient plus de rire. Plutôt que de les écouter, Māui récita son karakia et prépara sa ligne.

"Pouvez-vous me donner un appas pour mon hameçon?" demanda-t-il à ses frères.
Mais ses frères se contentèrent de rire plus fort.

Alors, Māui serra son poing et se donna un coup sur le nez. Son nez saigna et Māui couvrit son hameçon de son propre sang.

Puis il se dressa à l'avant du canoë et fit tournoyer sa ligne au-dessus de sa tête en récitant son karakia. Il la laissa filer dans la mer et elle s'enfonça jusque dans les profondeurs du domaine de Tangaroa*.

Aussitôt, l'hameçon fut pris. La ligne de Māui se tendit subitement. Ses frères cessèrent de rire et se retinrent de toutes leurs forces au waka qui accéléra sa course sur l'océan.

"Coupe la ligne!" cria un frère, tremblant sur son siège.
"Nous allons nous noyer", dit un autre. "S'il te plaît, Māui, coupe la ligne!"

Mais Māui continua à tenir sa ligne fermement jusqu'à tirer lentement à la surface un poisson géant. D'effroi, les frères se blottirent les uns contre les autres et le poisson géant sauta par-dessus leur petit canoë.

"C'est le poisson dont notre grand-mère, Murirangawhenua, a prédit qu'il nous serait offert", dit Māui. "Gardez le et je reviendrai vite avec de l'aide".

Les frères acceptèrent de rester et Māui se mit en route pour Hawaiki*.

Cependant, dès qu'il fut parti, les frères commencèrent à découper le poisson géant avec avidité, en en réclamant d'énormes morceaux pour eux, comme s'il leur appartenait.

Lorsque Māui revint avec des renforts, tous ceux qui l'avaient accompagné contemplèrent le poisson géant avec stupéfaction.

"Māui est le meilleur pêcheur au monde", s’émerveillèrent-ils.

Alors qu'ils approchaient, ils virent les frères continuer à découper le poisson et à s'en disputer les morceaux; ils les virent comme les frères avides qu'ils étaient. Leur avidité était telle qu'ils avaient découpé des ravins et des montagnes dans la chair du poisson.

Dans les centaines et milliers d'années qui suivirent, ce sont les ravins et les montagnes taillés dans la chair du poisson qui formèrent le paysage d'Aotearoa tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Les oiseaux, les plantes, les animaux et les hommes d'Hawaiki peuplèrent le poisson géant de Māui.

Et avec le temps, le poisson géant de Māui forma l'île du Nord d'Aotearoa tandis que le canoë du jeune garçon forma l'île du Sud.






Petit lexique :
* waka: mot Maori pour désigner une pirogue
* karakia: mot maori pour désigner une incantation ou une prière
* kumara: nom d'une sorte de pomme de terre douce
* Tangarao (également appelé Ta'aroa, Tagaroa ou encore Tagaloa) est une des principales divinités des îles du Pacifique. souvent vénéré comme un dieu de la mer
* Hawaiki est une île mythique du Pacifique où les peuples polynésiens situent leur origine. Après la mort, leur esprit retournerait dans cette île originelle. 

Quelques images de l'île du Nord

La Nouvelle-Zélande se compose de deux îles, celle du Sud et celle du Nord. La première est moins peuplée et les paysages y sont superbes: on m'avait conseillée de la privilégier. La seconde n'en a pas moins d'intérêt, elle est simplement différente : la culture Maorie y est plus présente, on y trouve de véritables villes, comme Wellington (le café y est un art et les musiciens y sont nombreux), Napier, connue pour son architecture art déco, et Auckland, le cœur économique du pays ("juste une grande ville" selon de nombreux voyageurs), sans oublier des volcans, des plages (Coromandel et Northland), des falaises et de belles randonnées, dont le Tongariro crossing. Personnellement, je n'ai toujours pas croisé de Kiwis, mais il semblerait qu'ils se balladent sur les routes...

Je me suis contentée d'effleurer l'île du Nord : l'automne était arrivé et j'ai préféré retourner à Riverside dans l'île du Sud pour y finir mon séjour tranquillement. Après neuf mois de voyage, on apprécie de se poser dans un lieu ami. Sur la route du retour, j'ai fait étape à Rotorua, connue pour son activité géothermique et son odeur de souffre, puis à New Plymouth et au Mont Taranaki, qui pourrait être le frère du Mont Fuji. Quelques images de cette échappée sur l'île du Nord :


Wellington, sa baie, son port et un drôle de guitariste 







Rotorua 

(il y a beaucoup à y faire, mais le hasard des rencontres m'a conduite à n'y passer qu'une soirée)



New Plymouth et Mont Taranaki

 Sur la route ( on the "forgotten highway")
 Petite rando au pied du Mont Taranaki

 Le mont Taranaki à la faveur d'une éclaircie

La plage de surf de New Plymouth




samedi 12 avril 2014

Image du jour et transition


Carte réalisée par des artistes voyageurs de Karamea

"Un sourire ne s'achète ni ne se vend; c'est pourtant le plus cadeau qu'on puisse donner ou recevoir."

*

La pluie tombe depuis trois jours, le ciel est bas et les nuages recouvrent les collines de Marlborough. Le ferry qui m'emmène dans l'île du Nord s'apprête à lever l'ancre. J'aurais presque envie de consoler l'île du Sud de mon départ en l'assurant que ce n'est qu'un au revoir, qu'elle se remette à rayonner sous le soleil. Et de la remercier pour toute cette beauté. Beauté des paysages, beauté des rencontres, beauté des projets comme ceux de Riverside, une communauté pacifiste et égalitaire créée dans les années 40. Mon séjour là-bas, même bref, même différent de ce que j'attendais (et tant mieux), fait partie de ces expériences qui vous font grandir l'âme et le cœur. 

De Christchurch à Picton, ce furent six semaines bien remplies. Il est temps pour moi de rejoindre l'île du Nord et ses températures plus clémentes dans l'automne naissant de l'hémisphère Sud. Au programme: du lindy hop, des concerts et le musée Te Papa de Wellington, the "coolest city in New Zealand", la culture Maorie, des volcans, les plages de la région Coromandel et un projet de permaculture et de construction écologique dans la région du Cap Est. Le rythme d'écriture ralentit pour laisser place à l'expérience, mais j'essaierai de vous poster quelques photos d'ici mon retour. 


vendredi 28 mars 2014

La meilleure manière de découvrir la Nouvelle Zélande? "Tramping!"

Tramping. De l'anglais Tramp, qui signifie vagabond, mais aussi femme de mauvaise vie, traînée, grue. Ce qui n'a pas manqué d'amuser mon compagnon de voyage américain, surtout lorsque je lui ai annoncé vouloir louer des "tramping shoes". En Nouvelle-Zélande, ça désigne la rando. Vagabonder dans la nature, arpenter les multiples sentiers et pistes qui sillonnent les parcs nationaux, dormir dans des "huts" (cabanes/refuges), marcher... Le meilleur moyen d'apprécier le pays. J'y ai rapidement pris goût, au point d'avoir les jambes qui frétillent d'impatience à l'approche d'une rando de deux jours en montagne alors qu'avant, la seule idée de gravir mille mètres de dénivelé m'aurait fatiguée d'avance. On respire, on se perd dans des forêts de conte de fée, on s'émerveille devant un rien et à l'issue de quelques heures ou d'une journée d'effort, on est récompensé par un paysage sublime, une baignade dans l'océan ou des sources d'eau chaude, des rencontres sympas au coin du feu ou la paix tranquille d'une hutte perdue au bord d'un lac.  

Il y a les "great walks" et d'autres randos tout aussi sympas, qualifiée "d'introduction" par mon hôte français de Christchurch, qui s'est empressé de me donner quelques bonnes idées:


- Vision panoramique sur des montagnes, des vallées glaciaires et le Mont Cook  : Mueller hut route





NB: superbe par temps dégagé. Très bel endroit pour passer une nuit entourée de montagnes à seulement quatre heures de marche du village (dans la petite cabane rouge sur la photo). 


- Forêt humide et sources d'eau chaude : Copland track to Welcome flat hut





NB: ça vaut la peine d'y passer deux nuits, vu qu'il est possible de faire une excursion d'une journée à partir de la welcome flat hut qui donne vue sur des paysages différents (photo ci-contre). Sinon, c'est six à sept heures de marche en forêt humide (magique mais répétitif) deux jours de suite. En vous souhaitant d'avoir plus de chance que moi avec la météo (j'ai fait le retour en quatre heures : la pluie m'a motivée). Conseil de mon hôte: n'oubliez pas les bières. 



- Plages méditerranéennes (avec un peu de chance, vos seuls compagnons sur la plage seront des cormorans et des étoiles de mer) : Abel Tasman track. Ça ressemble à la Méditerranée (sans hôtels) mais la faune et la flore sont bien différentes. Un sentiment de familiarité un peu troublant (rêve ou réalité...). La partie au Nord de Totaranui est moins fréquentée, ce qui procure le sentiment délicieux d'être le premier à fouler le sable d'une plage déserte. Et quand vous êtes les seuls à y camper, ça a un goût de paradis: vue sur la plage, les étoiles et le lever du soleil.





Ce qu'on ne vous dit pas : il y a des sandflies. Elles piquent et peuvent rendre fou un catalan. 



- Marche de 3 à 4 heures sur une crête avec arrivée au bord d'un lac alpin : Angelus Hut route






Mon hôte kiwi avait quant à lui un poster des "huts" les plus reculées du pays sur le mur de ses toilettes, de quoi rêver aux cinq jours qu'il passe régulièrement dans l'arrière-pays. Et c'est effectivement un plaisir. Qui plus est, facile à préparer pour les novices avec l'aide du site du DOC (department of conservation). Nombreux sont les voyageurs qui se convertissent au trekking en Nouvelle-Zélande et certains deviennent même tellement accros qu'ils envisagent la traversée du pays à pied (quatre mois, me semble-t-il). Pour ma part, l'idée de porter quatre jours de nourriture sur le dos m'a légèrement freinée. Je me suis contentée de deux, trois jours. Ce serait à refaire, je me lancerais sur le Routeburn track et le Heaphy track, fort appréciés des marcheurs que j'ai rencontrés.

A vos chaussures! (et ceux qui ont suivi mes préparatifs de départ savent que ça compte...). 

samedi 22 mars 2014

Quand un auto-stoppeur se transforme en compagnon de voyage à l'approche d'un cyclone

Je terminais mon road trip sur la côte Ouest (sans radio fonctionnelle et sous les nuages, l'intérêt est limité) et m'apprêtais à remonter jusqu'à Karamea, l'une des zones les plus reculées de la région, lorsque j'appris que les restes d'un cyclone allaient bientôt balayer l'île. Indécise quant à l'intérêt de poursuivre ou non sur des routes qui se finiraient vraisemblablement en pistes sous l'orage pour atteindre un village de trois habitants, j'ai fini, après une vingtaine de kilomètres et un feu rouge un peu trop long, par faire demi-tour. Dans le même temps, désespéré de trouver un chauffeur pour Karamea, un auto-stoppeur espagnol venait de renoncer à son projet et de traverser le bitume pour faire la route dans l'autre sens. Je me suis arrêté :

"Tu vas où?"
"Nelson"
"Moi aussi. Monte..."

On démarre, les présentations se font rapidement, un catalan, une bretonne, l'anglais en commun, puis: 

"En fait, j'essayais d'aller à Karamea, mais personne ne s'est arrêté. Au bout d'une heure et demi, j'ai fini par traverser pour rejoindre Nelson." 

...Crissement de pneus et arrêt d'urgence sur le bas-côté...

"C'est pas vrai! Moi aussi, je voulais me rendre à Karamea. J'ai renoncé à cause du cyclone. Si ça se trouve, ça ne sera qu'une grosse pluie, mais dans le doute... On peut toujours y aller, à deux, ça se tente."
"Pourquoi pas? Les deux me vont."

A l'issue d'un suspense intenable, on a néanmoins conclu qu'on préférait se mettre à l'abri dans une grande ville plutôt que de rejoindre l'un des villages les plus inaccessibles de Nouvelle Zélande. Voici comment j'ai rencontré Santiago, qui s'est improvisé compagnon de voyage pour quelques jours, juste au moment où je commençais à en manquer. Je dois avoir un ange gardien attentionné.

"Tu connais "la muerte"? Cette forme que prend la mort quand elle apparaît à sa prochaine victime, avec la faux et tout l'attirail?"
"Oui. On l'appelle l'Ankou, en Bretagne."
"Et bien, cette histoire de routes, ça me rappelle ce conte où la mort apparaît à un homme dans son village, disons, Karamea. Terrifié, il prend ses jambes à son cou et file le plus loin possible, dans un autre village, appelons-le Nelson. C'est alors que la Mort remarque: "tiens, c'est curieux, je ne m'attendais pas à le voir à Karamea; on a rendez-vous à Nelson"

... J'ai commencé à m'interroger sur les intentions réelles de mon ange gardien ... 

Après plusieurs heures de route et de discussion, on a fini par atteindre Richmond, à 12 kilomètres de Nelson. L'entrée en zone urbaine est industrielle, sans charme aucun, dissuasive au possible, comme dans la plupart des villes néo-zélandaises. Un panneau indique la direction de Takaka, de l'autre côté des collines, un village tendance bio, végétarien, vie communautaire et bohème, m'a-t-on dit. Je décide de zapper Nelson, non sans proposer à Santiago de l'y déposer. Pas plus enthousiaste que moi à l'idée d'y passer la nuit, il décide de se joindre à moi. Et nous voici partis pour la Golden Bay, sous une pluie légère et un vent naissant qui s'accentuent à l'approche de Takaka.

"Tu m'as dit que c'était un peu hippie, c'est ça?"
"Oui, pourquoi?"
"Je viens de voir passer un cycliste nu". 
"Sauf ton respect, je pense que tu hallucines. Il est temps qu'on arrive".
"Je t'assure! Tiens, d 'ailleurs, en voilà un deuxième". 

Sur ce, Eve à bicyclette nous dépasse avec un grand sourire, les lettres "born naked" tracées dans son dos au cas où on aurait eu un doute. On dépasse un restaurant bio et local, "dangerous food", et je commence à prospecter les backpackers, ces hôtels pour voyageurs à petit budget qui transportent leur vie dans leur sac à dos. Ils sont tous complets: on n'est pas les seuls à avoir entendu parler du cyclone. Santiago prospecte les campings et nous ouvre une perspective enthousiasmante : dormir dehors sous l'orage. La pluie commence à tomber dru et le vent gagne en puissance. De désespoir, j'ouvre mon guide de 2006 et appelle le Shambala, situé à une quinzaine de kilomètres de Takaka. Miracle: il existe encore et il lui reste deux lits. 

Nous mettons le cap vers cette auberge providentielle, laquelle s'avère située à la toute fin d'une piste en terre battue de deux kilomètres, perdue dans la végétation et traversée par une rivière en contre-bas alors que le ciel s'apprête à déverser des trombes d'eau. Le jour commence à tomber, le vent et la pluie s'intensifient. En roulant: 

"Rappelle-moi pourquoi on est là?"
"On voulait se mettre à l'abri dans une grande ville".
"C'est réussi". 
"Tu connais le Rocky horror picture show? Cette comédie musicale rock des années 70? C'est fou comme cette route me rappelle le début du film, lorsque Susan Sarandon et son compagnon se perdent dans la campagne par une nuit d'orage avant de trouver refuge dans un château habité par le "sweetest transvestite from Transsylvania"."
"Tu as dis château? Parce que là, c'est marqué "Castle Shambala"". 
"Sans rire?!... Il ne manquerait plus que la rivière déborde et qu'on se retrouve pris au piège"

Sur cette route étroite, impossible de faire demi-tour. A ce stade, la seule option était d'avancer. Nous avons fini par arriver sains et saufs au Shambala. Pas de sweet transvestite. J'étais presque déçue. Un certain John, peu bavard mais les yeux pétillants, tendance méditation et yoga, nous a ouvert les portes de son domaine. Vue sur des vagues déchaînées. Nous étions aux premières loges pour le cyclone. 

"On voulait se mettre à l'abri, c'est bien ça?"
"C'est bien ça. Te plains pas, on a une vue superbe". 

***

NB: la rivière a bien débordé, me bloquant ironiquement à l'extérieur de la propriété. On revenait d'une descente de chocolat à Takaka. La gourmandise me perdra. Heureusement, John nous a sauvés, après quelques bières pour patienter au Mussel inn, de l'autre côté de la route. Dégager un tronc d'arbre d'un pont pris dans une rivière en crue? Un jeu d'enfant pour un Kiwi.  

lundi 3 mars 2014

Nouvelle Zélande : de Kaikoura aux fiords


Quelques idées pour des débuts en Nouvelle-Zélande

Dormir comme un phoque (une idée de réincarnation pour la prochaine vie)


Chercher le pingouin à Bushy Beach (Oamaru)


Se perdre dans une étrange galerie victorienne (Oamaru)


Tracer la route vers Glenorchy, à la recherche du Seigneur des anneaux


Mettre le cap au Sud vers Te Anau et se dire que la campagne, c'est beau (bye bye Paris)


Survoler Doubtful Sound


Croiser quelques oiseaux étranges (des Takahe), bien incapables de voler


Observer, fascinée, les montagnes de "Fiordland" dégorger d'innombrables cascades


Et apprécier l'atmosphère cinématographique (et humide) de Milford Sound



4,5 millions d'habitants, dont 1,5 dans l'île du Sud, où je me trouve actuellement. Pas assez pour susciter des investissements conséquents dans les connexions Internet (souvent payantes et lentes). Les prochaines nouvelles viendront donc quand le dieu des télécommunications le voudra bien (je n'attendrai pas, néanmoins, que le marché néo-zélandais s'agrandisse, ça pourrait prendre des années...).

dimanche 23 février 2014

De l'autre bout du monde


Me voici à présent à l'autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. C'était si près de l'Indonésie que je n'ai pas résisté. Atterrissage dans l'île du Sud, à Christchurch, la deuxième ville du pays et l'une des plus belles jusqu'à sa destruction par un tremblement de terre en 2011 et ses répliques successives pendant deux ans. Un traumatisme encore vivace. Des églises en ruine, des quartiers déclarés zone rouge, une ville endormie, un centre ville dans des préfabriqués, du street art pour le faire revivre... Si elle manque de charme, elle n'en reste pas moins intéressante. 

Les Néo-Zélandais sont fidèles à leur réputation: accueillants. En 12 heures, j'ai trouvé deux hôtes pour m'accueillir, le temps de me poser, de me reposer et d'organiser la suite. Le premier, à New Brighton, est venue me chercher à l'aéroport et m'a proposé de me joindre à eux pour du kayak dans le "diamond harbour" le lendemain; le second m'a reçu le soir d'un barbecue dans un autre quartier, Cashmere, plus chic et proche de départs de randonnée dans la réserve de Bowenval. 

Les paysages sont déjà assez beaux, en dehors des plaines et ce n'est qu'un petit aperçu de la beauté de la Nouvelle-Zélande. Vivement la suite!










mardi 18 février 2014

Un 14 février à Kuala Lumpur


Un 14 février à Kuala Lumpur, coeurs, anti-coeurs, et fin des festivités du nouvel an chinois

Devant un centre commercial, des slogans scandés : «  Non à la Saint-Valentin ! » des adolescentes musulmanes. Pourquoi ? « Parce que les gens fêtent le « Valentine's day » sans savoir que c'est une fête chrétienne ». Mais encore ? « Parce que neuf mois après, ça fait plein de bébés qu'on abandonne ». Mouais...


Mon coiffeur (le massage top, la coupe moins – photos censurées) : "Quoi ?! Vous voyagez sans sèche-cheveux ?!!"  "Ben... oui, c'est trop lourd pour mon sac" "Un sèche-cheveux de voyage ? Trop lourd ! Vous plaisantez ! Bon, un conseil : utilisez les ventilateurs dans les hôtels !".

Un vendeur, après de longues minutes de négociation tendues : « si tu viens ce soir, ici, à 21 heures 30, ce sac, je te le donne gratuitement ». Euh... dans un centre commercial déserté, seule avec toi, lorsque tous les autres magasins auront fermé ?... Comment dire...

Quinze jours après le nouvel an chinois, la danse du lion pour clôturer l'événement : le costume tombe, se révèlent un chinois et un indien. Ou le multiculturalisme de la Malaisie.

Derniers jours au Cambodge (avant les prochains !)


Traverser un pont en bambou



Buller dans un hamac au bord du Mékong (Mékong Bamboo Hut)



Donner son bain à un éléphant avec son mahaut



Participer à un mariage Khmer



Suivre une partie de billard dans un village en attendant le dépanneur



Goûter les glaces du vendeur ambulant de Kampot



Admirer la vue depuis le sommet du parc national de Bokor



Une petite faim sur la route du retour ?