vendredi 15 novembre 2013

Transition

C'est une nouvelle étape du voyage qui s'ouvre ce soir. Après avoir traversé la Russie, la Mongolie et la Chine en train puis rejoint la Corée du Sud et le Japon en ferry, je m'envole pour Bali. 

Dernière journée à Tokyo, donc, parfois étourdissante lorsque toutes sortes d'impressions vous assaillent simultanément (sons, mouvements, foule, néons, lumières, buildings...). Il y aurait beaucoup à en dire, mais je me sens déjà en partance pour un autre lieu. Ayant visité de nombreux temples à Kyoto, je me suis concentrée sur la partie moderne de Tokyo, les gratte ciels et tout ce qui pouvait m'étonner (le quartier électronique et ses "french maid", les salles de jeux assourdissantes, les boutiques de Harakuja, Shibuya et la faune qui y déambule, la culture ado, celle des mangas...). Si je vivais ici, je deviendrais vite accro au shopping. J'ai été réveillée à 7 heures 30 dimanche dernier en sentant le sol bouger: j'ai ouvert les yeux, les murs aussi bougeaient. Vivre un et même deux tremblements de terre au Japon: checked

Aujourd'hui, c'est repos et préparation de la suite. Prochain pays: l'Indonésie. Je quitte une île pour une autre, des températures qui ont chuté à moins de dix degrés en une semaine pour un climat tropical. L'automne et les feuilles rouges, c'est sympa, mais l'hiver approchant, il est temps de se mettre au chaud. Prochaines news d'Asie du Sud-Est!

jeudi 14 novembre 2013

Un peu de poésie






"Sur l'éventail
Je mets le vent venant du mont Fuji.
Voilà le souvenir d'Edo*"



*Edo: ancien nom de Tokyo

Matsuo Basho, l'un des maîtres du Haïku (17ème siècle), est le premier que mon hôte japonais m'ait cité. Ce dernier l'appréciait autant pour sa poésie que pour sa vie et ses journaux de voyage (et oui, c'était aussi un voyageur). Ils laissent une grande place à l'interprétation du lecteur, ce qui donne des traductions multiples...

D'autres petits plaisirs: 

"Au printemps qui s'en va
les oiseaux crient
les yeux des poissons en larmes"

"Nuit d'été
le bruit de mes socques
fait vibrer le silence"







mardi 12 novembre 2013

Japon - Kyoto, ses temples (et ses bars)

Ah, Kyoto, ses innombrables temples shinto, zen, bouddhistes..., ses maisons de thé, son château de Shogun, ses montagnes, ses vallées, ses jardins, ses geishas d'un jour (pour 10 000 yens, vous pouvez vous déguiser pour une séance photo) et de toujours (il en resterait une centaine à Kyoto et un millier au Japon)...




J'y ai découvert un Japon raffiné et élégant et des temples légers invitant à la méditation. En m'enfonçant dans la forêt derrière l'un d'eux, je suis tombée, au détour d'un chemin, sur un moine psalmodiant une longue prière près d'une source. Dans un sanctuaire entre Kibune et Kumara, deux vallées rurales au Nord de Kyoto, une femme priait avec ferveur, lisant ce qui semblait être des sutras, avant d'esquisser un cercle les deux mains jointes autour d'elle. Cette litanie s'est close par un double claquement des mains marquant le retour à la réalité.




J'ai aussi rarement vu tant de superstitions réunies dans un seul lieu : il y a des temples pour tout. Jetez une pièce (le prix est indiqué), faites une prière, sonnez le gong puis claquez deux fois dans les mains et le tour est joué. "500 yen pour réaliser son voeu, c'est pas cher payé!" m'a déclaré une brésilienne d'origine japonaise (entre 3 et 4 euros, quand même...). On peut acheter des grigris, des talismans et au temple de l'eau, interroger sa chance sur une feuille dont les mots ne se révèlent que trempés dans la source. Bref, à la fois spirituel et trivial, intrigant et étranger. 




Après plusieurs soirées tranquilles à la CS House de Shoji, ma colocataire russe et moi-même avons décidé de fêter dignement notre dernière soirée à Kyoto en partant à la découverte de ses bars. Nous nous étions donné rendez-vous à la sortie 1 de la station Sanjo-Keihan. Visiblement, il y a plusieurs sorties 1, puisqu'on ne s'est jamais trouvées (aux mauvais esprits, je précise que je n'avais encore rien bu). Décidée à profiter malgré tout de la soirée, je suis partie à la recherche d'un lieu convivial. Premier essai: un pub dans lequel six expatriés et un japonais épongeaient leur solitude, gardés par deux fumeuses au regard hostile... Je me suis aussitôt échappée de cet enfer pour rejoindre un petit restaurant typiquement japonais, à deux pas. Les plats étaient fort heureusement disposés sur le comptoir de bois derrière lequel s'affairaient les cuisiniers et les serveurs, ce qui a facilité la commande puisqu'il n'existait pas de menu anglais. 

Alors que je m'apprêtais à me verser une bière, mon voisin japonais m'a interrompue par de grands gestes et son ami m'a expliqué qu'au Japon, la coutume voulait qu'un autre convive remplisse votre verre. Ils m'ont donc servi ma propre bière et c'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'un australien et de son maître de Chanbara (un sport assez confidentiel, me semble-t-il). Après quelques verres de saké, le maître était d'humeur joyeuse:

- lui: "you are a high level person, I can see that!
- l'australien: "hier, il disait déjà ça... Ne fais pas attention, il ne tient pas l'alcool
- moi, ignorant cette dernière remarque (ça fait toujours plaisir qu'un inconnu vous affirme que vous êtes géniale): "arigato gosaimaaaas..." (merci). 

Et de tenter de m'expliquer des concepts japonais avec trois mots d'anglais... 

Le maître m'a invitée à poursuivre la soirée avec eux dans un bar de Kyoto et si je vous en parle, c'est parce que je n'en ai encore jamais vu de tels : minuscule, dissimulé au fond d'une allée étroite, derrière une porte sombre, fait d'une seule pièce remplie d'une belle table noire en bois, au centre de laquelle officiait le barman, plongé dans une lumière tamisée. Pas de carte, la commande se débat directement. Un lieu idéal pour conclure une affaire secrète entre initiés... Si vous passez par Kyoto et voulez faire l'expérience d'un bar typique de cette ville, cherchez l'enseigne suivante:



et vous aurez peut-être vous aussi l'impression de rentrer dans les secrets de la ville. 



Et pour ceux qui s'intéressent aux samourails, des conseils de lecture d'un australien versé dans la pratique des arts martiaux: the unfettered mind, the book of five rings, the living sword. Le maître m'a laissé sa carte en partant, m'invitant à venir apprendre le chanbara l'année prochaine. S'il y en a que ça tente...

dimanche 10 novembre 2013

Japon - Premiers jours: Hiroshima et Miyajima

En débarquant à Fukuoka voici quinze jours, mon objectif était de rejoindre Hiroshima. Certains amis apprécieraient ici une référence littéraire. Hélas, pauvre de moi, le seul titre qui me vient à l'esprit est "Hiroshima mon amour" et c'est un film d'Alain Resnais que je n'ai jamais vu. En revanche, je me souviens très bien d'une scène d'un roman pour adolescents qui relatait l'épisode de la première bombe atomique lâchée sur le Japon, un 6 août 1945, à 8 heures 15, à Hiroshima. D'avoir lu le récit d'une jeune fille qui cherchait, hagarde, à retrouver ses proches et dont la peau fondait (il y a de ces détails qu'il faudrait bannir des romans pour ados). Ajoutons à cela les longues heures consacrées à la deuxième guerre mondiale à l'école et on comprendra que le mémorial pour la paix constituait un passage obligé. J'y ai appris peu de choses, mais il a le mérite d'exister et de promouvoir un message pacifique : il rappelle le contexte, les faits et rapporte les témoignages des survivants, en appelant à bannir les armes nucléaires de cette planète. Depuis des années, le maire d'Hiroshima envoie systématiquement un courrier de protestation aux pays qui réalisent des essais nucléaires, leur rappelant qu'ils font ainsi peser une menace d'anéantissement sur l'espèce humaine (que pèse la voix du maire d'Hiroshima face aux intérêts nationaux?). Pas bien gai, tout ça, me direz-vous...

Hiroshima est aujourd'hui une petite ville plaisante, avec des rues commerçantes et animées. Proche de la mer, elle est aussi l'occasion d'une excursion à Myajima, une île sacrée et sa fameuse porte (torii) les pieds dans l'eau. Je vous laisse sur quelques photos de cette île dont le temple Shintoïste, les montagnes et la porte ont traversé les siècles. J'y ai même croisé un bouddha rasta (je cherche toujours à comprendre pourquoi les statues ont une serviette autour du cou et un bonnet... Le shintoïsme reste un mystère pour moi).  





 



lundi 4 novembre 2013

En passant

Pas de doute, je suis au Japon. Je vous laisse deviner la ville (indice: le couple sur la droite).