mardi 12 novembre 2013

Japon - Kyoto, ses temples (et ses bars)

Ah, Kyoto, ses innombrables temples shinto, zen, bouddhistes..., ses maisons de thé, son château de Shogun, ses montagnes, ses vallées, ses jardins, ses geishas d'un jour (pour 10 000 yens, vous pouvez vous déguiser pour une séance photo) et de toujours (il en resterait une centaine à Kyoto et un millier au Japon)...




J'y ai découvert un Japon raffiné et élégant et des temples légers invitant à la méditation. En m'enfonçant dans la forêt derrière l'un d'eux, je suis tombée, au détour d'un chemin, sur un moine psalmodiant une longue prière près d'une source. Dans un sanctuaire entre Kibune et Kumara, deux vallées rurales au Nord de Kyoto, une femme priait avec ferveur, lisant ce qui semblait être des sutras, avant d'esquisser un cercle les deux mains jointes autour d'elle. Cette litanie s'est close par un double claquement des mains marquant le retour à la réalité.




J'ai aussi rarement vu tant de superstitions réunies dans un seul lieu : il y a des temples pour tout. Jetez une pièce (le prix est indiqué), faites une prière, sonnez le gong puis claquez deux fois dans les mains et le tour est joué. "500 yen pour réaliser son voeu, c'est pas cher payé!" m'a déclaré une brésilienne d'origine japonaise (entre 3 et 4 euros, quand même...). On peut acheter des grigris, des talismans et au temple de l'eau, interroger sa chance sur une feuille dont les mots ne se révèlent que trempés dans la source. Bref, à la fois spirituel et trivial, intrigant et étranger. 




Après plusieurs soirées tranquilles à la CS House de Shoji, ma colocataire russe et moi-même avons décidé de fêter dignement notre dernière soirée à Kyoto en partant à la découverte de ses bars. Nous nous étions donné rendez-vous à la sortie 1 de la station Sanjo-Keihan. Visiblement, il y a plusieurs sorties 1, puisqu'on ne s'est jamais trouvées (aux mauvais esprits, je précise que je n'avais encore rien bu). Décidée à profiter malgré tout de la soirée, je suis partie à la recherche d'un lieu convivial. Premier essai: un pub dans lequel six expatriés et un japonais épongeaient leur solitude, gardés par deux fumeuses au regard hostile... Je me suis aussitôt échappée de cet enfer pour rejoindre un petit restaurant typiquement japonais, à deux pas. Les plats étaient fort heureusement disposés sur le comptoir de bois derrière lequel s'affairaient les cuisiniers et les serveurs, ce qui a facilité la commande puisqu'il n'existait pas de menu anglais. 

Alors que je m'apprêtais à me verser une bière, mon voisin japonais m'a interrompue par de grands gestes et son ami m'a expliqué qu'au Japon, la coutume voulait qu'un autre convive remplisse votre verre. Ils m'ont donc servi ma propre bière et c'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'un australien et de son maître de Chanbara (un sport assez confidentiel, me semble-t-il). Après quelques verres de saké, le maître était d'humeur joyeuse:

- lui: "you are a high level person, I can see that!
- l'australien: "hier, il disait déjà ça... Ne fais pas attention, il ne tient pas l'alcool
- moi, ignorant cette dernière remarque (ça fait toujours plaisir qu'un inconnu vous affirme que vous êtes géniale): "arigato gosaimaaaas..." (merci). 

Et de tenter de m'expliquer des concepts japonais avec trois mots d'anglais... 

Le maître m'a invitée à poursuivre la soirée avec eux dans un bar de Kyoto et si je vous en parle, c'est parce que je n'en ai encore jamais vu de tels : minuscule, dissimulé au fond d'une allée étroite, derrière une porte sombre, fait d'une seule pièce remplie d'une belle table noire en bois, au centre de laquelle officiait le barman, plongé dans une lumière tamisée. Pas de carte, la commande se débat directement. Un lieu idéal pour conclure une affaire secrète entre initiés... Si vous passez par Kyoto et voulez faire l'expérience d'un bar typique de cette ville, cherchez l'enseigne suivante:



et vous aurez peut-être vous aussi l'impression de rentrer dans les secrets de la ville. 



Et pour ceux qui s'intéressent aux samourails, des conseils de lecture d'un australien versé dans la pratique des arts martiaux: the unfettered mind, the book of five rings, the living sword. Le maître m'a laissé sa carte en partant, m'invitant à venir apprendre le chanbara l'année prochaine. S'il y en a que ça tente...

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