mardi 18 février 2014

Cambodge - Mondolkiri


Le Lonely planet vante le Mondolkiri comme la région boisée du Cambodge. Je suis arrivée par la route de Kampong Cham et mon inquiétude est allée croissante face à la succession de plaines brûlées et de plantations d'hévéas. La déforestation semble aller bon train ! Je me suis même demandé, un temps, s'il était encore possible d'y trouver de la jungle. Le fait est qu'il en reste, mais la situation est préoccupante. Une route goudronnée construite par des Chinois permet de rejoindre facilement Sen Monorom et les villageois ont tendance à couper les arbres pour les revendre au Vietnam. Il paraît que la déforestation est encore plus avancée dans le Ratanakiri, dans le Nord-Est, mais je n'ai pas eu l'occasion d'y aller. La région abrite l'ethnie Phnong ("le peuple des montagnes"), dont le mode de vie se modernise, ainsi que des éléphants domestiques et une centaine d'éléphants sauvages dans le parc national. Ce sont ces derniers et la perspective d'un trek dans la jungle qui attirent souvent les touristes. Les habitants ont donc tout intérêt à protéger les deux. 

Au programme de ce court séjour dans l'Est du Cambodge : baignade avec un éléphant, nuit dans un hamac avec vue sur la jungle et trek (je dirais plutôt ballade en forêt) en compagnie d'un guide phnong. Deux journées fort sympathiques. 





Monsieur Tree, qui tient le Tree lodge (bungalows à 3 dollars dans un cadre enchanteur), s'implique aussi dans le Mondolkiri project. Un peu méfiante de prime abord (mon mauvais esprit tendait à penser qu'il avait mis deux éléphants dans cette forêt pour attirer les touristes sans autre intention – en même temps, quelle alternative à la vente du bois et à la coupe des forêts ?), j'ai eu le sentiment qu'il était sincère et passionné lorsqu'il parlait de son projet tout récent : depuis octobre 2013, il a passé un accord avec les Phnongs auxquels appartient la forêt, en vue de protéger cette dernière, de développer la population d'éléphants et un tourisme responsable, en espérant pouvoir leur laisser le projet d'ici cinq ans. Il existe un projet plus ancien, l'Elephant Valley Project, qui défend également les éléphants. Vous pouvez vous y porter volontaire ou y passer une journée moyennant 70 dollars, sans possibilité de les approcher à moins de cinq mètres. Quelques recherches sur le net montrent que le projet est controversé dans la population locale. Difficile de savoir qui a raison, qui a tort. Mais avec Monsieur Tree, c'est 30 dollars, le soutien à un projet naissant et une vraie rencontre avec les éléphants. Plus une soupe de bambou traditionnelle. 












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