Après quatre
mille kilomètres de train, puis une journée en minibus sur une route chaotique,
me voici enfin sur les rives du lac Baïkal, en Sibérie orientale. Vieux de 25
millions d’années, il est situé sur le rift qui sépare l’Asie de l’Europe,
contient 20% des ressources d’eau douce potable de la planète et atteint 1645
mètres de profondeur. Plus grand que la Belgique, il est si vaste qu’il se perd
à l’horizon. D’octobre à mai, il est sous les glaces. Au point de pouvoir
rejoindre l’île d’Olkhon en voiture.
C’est sur
cette dernière que nous avons jeté l’ancre
en ce début du mois de septembre. Le premier jour, la beauté du Baïkal
sous le soleil était saisissante. Puis le temps a changé radicalement :
des plaines battues par les vents, une mer intérieure agitée, tant d’espace,
les odeurs des feux de bois allumés par les villageois le soir et ce silence la
nuit… Des vaches et des chevaux en liberté, des routes de terre battue. Pour qui veut se retirer du monde, Olkhon est un rêve. C’est aussi une
terre de chamanisme, où circulerait une énergie particulière. Des rubans
porteurs de prières et de remerciements sont accrochés aux branches des arbres,
manifestation la plus visible de croyances anciennes et certainement plus
complexes.
Si la
voyageuse que je suis l’apprécie tant, ce n’a sans doute pas été le cas des prisonniers envoyés
en exil sous le rude climat sibérien. Des années 30 à 1956, elle abritait un
goulag et les ruines d’une usine de poissons témoignent du passé. Près d’un
port abritant quelques bateaux, une carcasse rouillée. Disparue avec la chute de l'Union Soviétique, l’électricité n'a été rétablie qu’en 2005. Depuis, le tourisme se développe et les constructions en
bois se multiplient à côté d’anciennes maisons tombant en ruine, sans que les
infrastructures ne suivent toujours. A se demander combien de temps l’eau du lac
restera buvable.
Sur une plage,
des Russes avaient tiré une petite roulotte jusqu’au bord de l’eau. Le séjour s’est
ainsi conclu sur une fantastique séance de banya, avec branches de bouleau et
plongeons dans les vagues du Baïkal (15 degrés maximum, je dirais…). A la fois
vivifiant, ressourçant et apaisant.
Tu donnes vraiment envie de découvrir cet Est en train ou autrement ! (enfin pas au goulag...)
RépondreSupprimerP.A.S
Bon j'avais entamé une réponse qu'internet a effacé. Mais en lisant le commentaire au dessus je vois que je faisais la même blague en fait !
Supprimer(P.A.S ?)
En tout cas tu tiens le rythme et on a envie de partir, mais à peu près n'importe où (ciel ! peut-être que j'ai simplement envie de partir de la région parisienne ... ce qui ne serait pas nouveau).
Cette semaine j'accroche la carte dans ma salle, les choses sérieuses commencent (pour moi, pour toi ça fait un bail).
P.A.S, tu les a rencontrés à mon pique nique d'adieu. Je te laisse déduire à partir des initiales. A priori, vous avez un sens de l'humour commun. Courage pour la rentrée!
SupprimerAh ah, pourquoi tu précises pas que les branches de bouleau c'était pour te fouetter ? Sois pas timide, en plus ça fait le plus grand bien !
RépondreSupprimerAllez, j'avoue... Et par le "maître" du Banya. Il fallait bien qu'un russe nous montre l'exemple. Pittoresque, mais je m'attendais à davantage d'effet.
SupprimerRetour des fonds méditerranéens ! L'eau n'y était pas si chaude mais les Wildcat, Hellcat, Togo, Donator (épaves par 45 à 60 m de fond) et consorts nous ont bien tenus compagnie. Le mérou borgne te fait coucou du bout de sa nageoire gauche.
RépondreSupprimerLes combis sèchent sur le balcon et je me laisse bercer par le rythme du train filant vers l'Est.
Biz
Gaëlle
ça donne bien envie aussi. Je penserai à toi quand je passerai mon niveau 1 en Asie. Là, je suis en Mongolie et j'ai beaucoup pensé à toi. Le cheval de Przewalski te salue ! Quand est-ce que tu viens galoper sur les steppes?
Supprimerc a est y , tu es vraiment la bas , pensées à toi et ces couleurs .
RépondreSupprimerCe doit être superbe... Des photos, des photos ! :)
RépondreSupprimerBises,
Emilie.
Moi, je redeviendrai célibataire pour te suivre !
RépondreSupprimerCa vaux mieux qu'une lecture du soir.
Martin pleure, retour à la réalité du quotidien.
MEIN+Groseille