Trois jours à Saint-Pétersbourg,
deux à Moscou, le début du voyage est bien rythmé et j’aimerais déjà
rester plus longtemps dans chacune de ces villes. Pour l’instant, nous ne
faisons que passer.
Cinq jours,
c’est néanmoins suffisant pour acquérir les premiers réflexes de survie en
Russie :
- déchiffrer l’alphabet cyrillique en s’aidant des
photos des journaux d’actu et mettre en pratique en tentant de trouver le nom
de la station de métro, puis de la rue de l’auberge ;
- si vous avez la moindre question, bannissez
sourires et gentillesses : montrez-vous ferme, direct et clair, voire formulez
votre demande sous forme d’ordre, ça marche mieux ;
- acceptez le fait que l’administration russe est
incompréhensible, même pour des Français : selon certains,
l’enregistrement auprès des autorités n’est pas nécessaire tant qu’on ne reste pas plus de sept jours
dans une ville, selon d’autres, il l’est. On n’a pas encore tranché.
A l’issue de ces
cinq jours, je retiens la beauté de Saint-Pétersbourg, qui réserve quelques
havres de paix : une plage au bord de la Neva, un parc sur l’île de la Nouvelle Hollande qui abrita, fut un temps, la station de radio de laquelle
Lénine lança son appel à la révolution.
Je retiens aussi
l’immensité et le caractère monumental de Moscou. Je m’étais imaginée une place
rouge solennelle. C’était sans compter la répétition générale pour la fête de Moscou le premier septembre : j’y suis entrée sur la musique
de James Bond, j’en suis ressortie sur celle de Gangnam Style, très curieuse de
voir ce que donnerait la chorégraphie des militaires russes. J’ai croisé
Lénine, mort, dans son mausolée, et vivant, sur la place, en compagnie de
Staline et de quelques pandas et lapins géants me proposant de poser avec eux.
Bref, c’était un peu comme un parc d’attraction.
Pour ce qui est
des monuments, je vous laisse consulter guides et encyclopédies, ils vous
raconteront tout cela mieux que moi : je n’ai pas visité l’Hermitage, mais
j’ai parcouru le Musée Russe et le Palais d’été à Saint-Pétersbourg ; je n’ai
pas manqué de visiter le Kremlin de Moscou, centre historique du pouvoir
religieux et politique de la Russie, qui abrite les appartements et bureaux de
Vladimir Poutine, et je me suis extasiée sur les stations de métro moscovites,
pavées de marbre.
Pour ces
quelques jours, j’ai été accueillie par une hôte suédoise adorable, fiancée à
un Russe et habitante de Moscou depuis dix ans, ce qui m’a conduite dans les
banlieues de la capitale. Il est difficile de s’imaginer vivre dans cette ville
tant rien n’est à taille humaine, des banlieues composées de barres d’immeubles
aux avenues à dix voies en plein centre-ville.
Ce court séjour
Moscovite s’est achevé sur quelques pas de Lindy Hop dans le parc Gorki. Quand
on y a goûté, on en redemande. Qu’il pleuve, qu’il vente, on danse ! Un
grand merci à Astrid pour la découverte de la scène de Moscou, du jazz loft aux
séances en plein air.
Dans la rubrique "j'ai testé pour vous":
Le train de nuit russe en 3ème classe
Les passagers dorment encore. Une tasse de thé fumante à la main, je regarde les arbres défiler. Quelques maisons en bois colorées égayent le paysage par instants. La nuit a été calme.
Et pourtant ! La 3ème classe se compose de wagons dortoirs mixtes de 54 personnes, avec deux toilettes pour tout ce monde et des plateformes fumeurs. Sur les sièges, un surmatelas et des draps nous attendaient. Le "provodnitsa" qui gère le wagon s’avère tout à fait aimable. Il veille au bon déroulement du voyage et nous fournit en eau chaude, thés, cafés… Dans cette proximité forcée, chacun reste dans sa bulle et détourne les yeux lorsque son voisin se change. Face à nous, deux hommes russes torse nu. Mieux vaut ne pas être gêné par la promiscuité!
Bercée par le bruit des rails, je viens de passer la nuit la plus reposante depuis le départ. Un premier aperçu des trois jours de trajet qui m’attendent après Kazan, la capitale du Tatarstan, lorsque nous reprendrons le train pour rejoindre Irkoutsk et le lac Baïkal. Je me prends à rêver d'un "koupé" ou wagon de deuxième classe (quatre par cabine) pour la suite, plus isolé mais deux fois plus cher. Pour cette fois, le choix a été celui de l'économie et du typique.
Le bania russe :
Ah, les bains russes ! Fameuse expérience. J’ai testé ceux de Sandouni, les plus anciens de Moscou, très luxueux du côté des hommes, un peu moins du côté des femmes. Mieux vaut venir munie d’une serviette, de tongs et d’un bonnet, dont l’utilité m’est apparue plus tard, même si tout peut se louer sur place.
Le mode d’emploi est le suivant :
- Prendre une douche ;
- Faire un passage de 5 à 7 minutes dans le« Sauna »
- Reprendre une douche
- Se plonger dans les bassins d'eau froide
- En option : se faire fouetter avec des branches de bouleau
- Apporter tout ce qu’il faut pour vous faire une beauté (soin des pieds, gommage, etc.).
Le sauna est un mélange de sauna finlandais et de bain de vapeur turc. Il est extrêmement chaud, d’où l’intérêt protecteur du couvre-chef. Le plus drôle était peut-être de voir toutes ces femmes, vêtues uniquement d’un bonnet en feutre en forme de cloche, suer consciencieusement quelques minutes sur les bancs et planches de bois pendant qu’une autre femme jetait de l’eau sur les braises tout en faisant tournoyer une serviette pour faire circuler l’air brûlant.
A l’issue de quatre jours de marche intense dans les rues de Moscou et Saint-Pétersbourg, ce fut une pause bienvenue qui s'est conclue autour d'une bonne tasse de thé fumante.